Au cours de l’année 2019, le prix du lait est remonté, mais la tendance s’est inversée en 2020, année marquée par la crise sanitaire et économique liée à la Covid-19. Cet impact négatif sera plus visible dans les clôtures comptables du second semestre 2021.
Dans les clôtures comptables de mars 2020, l’augmentation du prix du lait (+12 €/1000 litres) s’expliquait par l’augmentation du prix de base, un retour à la normale de la plus-value (Taux Butyreux, Taux Protéique…) et la remontée du prix du lait B. A partir de mars, on a observé une diminution régulière avec un prix de base du lait toujours inférieur à celui de l’année passée. Cette tendance à la baisse s’est traduite dans les clôtures comptables par un prix du lait proche de celui de 2019 pour les clôtures de juin et par un décrochage de 5 €/1000 litres au 3ème trimestre. Cette diminution s’explique en partie par la crise sanitaire et économique qui a été difficile pour de nombreux secteurs économiques, y compris pour celui de l’agro-alimentaire.
Depuis l’été, les prix des VL de réforme tendent à remonter après une longue période de baisse.
En revanche, les prix des veaux sont restés très bas (lié aux difficultés sur le marché de la viande bovine et du veau de boucherie).
Le coût alimentaire s’est stabilisé au 1er semestre 2020 (94 €/1000 litres). Globalement, les charges de structures ont progressé malgré la diminution du poste carburant. L’agrandissement régulier des exploitations a permis de limiter la hausse aux 1000 litres avec un peu d’effet dilution. Les investissements restent élevés en 2020 malgré une diminution observée par rapport à l’année record de 2019. Au 1er semestre, le revenu moyen est en légère augmentation.
Marchés mondiaux perturbés par la crise sanitaire
L’année 2020 a été marquée par un chamboulement des habitudes alimentaires des français dû à la crise sanitaire et aux confinements. La restauration collective étant fermée, les français bloqués chez eux ont favorisé le fait maison. L’augmentation des achats des produits de base (lait, beurre…) est un révélateur de cette tendance mais sans pour autant constater de hausses significatives des prix dans les magasins. Pendant cette période les échanges mondiaux ont été fortement ralentis avant de reprendre progressivement. Après une chute, les prix des commodités (poudre de lait, beurre) se sont redressés sur les marchés internationaux tirés par une demande asiatique dynamique (Chine).
La collecte nationale est quasi-stable cette année même si une tendance à la baisse est observée au mois d’octobre. En Europe, elle progresse de 1,3% tout comme la collecte mondiale.
Perspectives dans ce contexte incertain
Les premiers résultats comptables du 3ème trimestre s’orientent déjà à la baisse (impact prix du lait et baisse de marge des céréales). On attend aussi une hausse du coût alimentaire pour ce début d’année 2021 (impact augmentation du prix du soja notamment).
Difficile de tracer le prix du lait dans les mois à venir. La demande mondiale est à la hausse et le niveau des stocks européens est raisonnable. Quelques incertitudes subsistent tant au niveau sanitaire que sur le pouvoir d’achat post Covid des ménages. On ne connaît pas encore non plus, les probables répercussions du Brexit. Les négociations sur le prix du lait entre les entreprises et la grande distribution seront impactées par la crise économique avec un risque de pression sur les prix.
À SAVOIR
Le marché du bio est plutôt gagnant durant cette crise puisqu’il profite de la volonté de consommer mieux et local des français. Ce marché est très peu dépendant de l’export. La collecte est encore à la hausse de près de 12% en 2020 et représente près de 4.5% de la collecte nationale.
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