« L’autonomie est importante à tous points de vue »
Producteur de porc à Andel et administrateur Cerfrance, Christophe Driant vise l’autonomie en céréales pour faire face à la hausse phénoménale de l’aliment et veut produire de l’énergie solaire. Témoignage.
Voilà un investissement qu’il ne regrette pas. Campé devant la Fabrique d’aliment à la ferme, le silo tour et deux cellules à céréales, Christophe Driant se félicite d’avoir gagné en autonomie.
« Je fabrique 75% de la ration des porcs à l’engraissement ». Blé, orge, maïs sont cultivés sur l’exploitation de 120 ha et 450 truies naisseurs-engraisseurs. Il faut néanmoins acheter du complément pour les truies et les porcelets, un vide-poche depuis l’automne dernier. « Le blé grimpait alors à 200€/T, on était loin des 400€/T atteints ce printemps ». Sur l’exploitation, trois salariés travaillent aux cotés de Christophe, dont Mathis, son fils.
« La dégradation des trésoreries dans les élevages est évidente, avec des ouvertures de crédit maximum, des reports d’annuités négociées chez les banquiers, etc. Les différentes aides de l’Etat ont été les bienvenues, mais pour certains elles ne suffiront pas : jeunes installés supportant de lourds investissements, les producteurs sans FAF ».
Pour faire face, Christophe vise l’autonomie totale en céréales. 80 ha supplémentaires lui permettraient de ne plus dépendre du marché. Les achats d’aliments actuels passent par cinq fournisseurs distincts, permettant comparaison économique et échanges techniques élargis. Pour réduire les coûts en cultures, il achète ses intrants par appel d’offre groupés avec d’autres éleveurs.
La chasse à l’énergie chère est aussi lancée. L’installation en 2023 de trackers photovoltaïques autour de l’élevage permettra d’alimenter en électricité 30% de la consommation de la FAF et de la station de traitement.
Christophe se tient à sa ligne de conduite : garder un outil performant, transmissible, en maintenant les investissements… dans la mesure du possible. « A moyen terme, l’évolution vers des maternités libres représenterait un investissement de taille : pour quelle rentabilité ? ». Son analyse est sans appel : « la baisse amorcée de la production de porc et de viande en général va se confirmer avec l’inflation que subit le consommateur.
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