« À qui veux s’installer à son compte, je dirai : prend un conseil d’entreprise ». Sébastien Guillaume, artisan menuisier à Hémonstoir sait de quoi il parle. Lorsqu’il s’installe en 2013, après des années de salariat, il n’a qu’une idée en tête : se lancer au plus vite dans les chantiers… sans prendre le temps de bâtir sa stratégie de développement. Il redressera la barre grâce au conseil Cerfrance Côtes d’Armor.
J’ai lancé mon entreprise trop vite
Avec le recul, il réalise. « J’ai lancé mon entreprise très vite, sans prendre le temps d’en construire les étapes de développement ». Une erreur qui va le pénaliser. « J’avais les compétences en menuiserie, mais pas en gestion, je n’avais jamais vu ça en formation. Du coup je n’ai pas pris les choses dans l’ordre, comme il aurait fallu : connaitre le marché, les taux horaires, travailler la marge, construire un vrai prévisionnel ». Un loupé qui va ralentir son développement. « Au début, on fait plein de petites erreurs, qui accumulées, nous coutent de l’argent ».
Rapidement, il investit dans un hangar qu’il aménage en atelier, embauche du personnel et développe de véritables travaux de menuiserie, plus satisfaisants que la pose : travail du bois, agencements, patrimoine… L’entreprise Guillaume repend la fabrication et les achats de matières : « je voulais retrouver le sens du métier et maitriser les délais ».
Aujourd’hui, la clientèle de particuliers (60%) et professionnels (40%) a pris de l’ampleur avec une équipe de deux salariés et un apprenti-compagnon. Mais avant d’arriver à cet équilibre, il a fallu travailler fortement la gestion de l’entreprise !
Grâce au conseiller, de meilleures marges
Sa rencontre avec Gaël, conseiller Cerfrance Côtes d’Armor, venu lui présenter l’outil de pilotage des entreprises, va changer sa vie professionnelle. « Tous les deux mois, on regardait ce qui n’allait pas. Un vrai travail de fond, on a changé beaucoup de choses. Objectif : dégager de meilleures marges ». Ça a commencé par les devis : mieux cerner la demande du client, y passer moins de temps, ne pas sous-estimer les heures, prendre le bon taux horaire, y intégrer le prix des matières premières, de l’énergie, les charges fixes, etc. »
Grâce au logiciel de suivi installé avec le conseiller, Sébastien n’est plus obligé d’attendre le bilan de fin d’année pour savoir où il en est. « Je suis mon activité en temps réel : devis en cours, CA vendu, signé, acomptes rentrés, factures en attentes, les relances, tout ce qui concerne les fournisseurs, les heures de travail de l’équipe… ». Des indicateurs indispensables à la bonne marche de l’entreprise, « bien classés et disponibles en un clic, c’est très pratique ». Meilleur gestionnaire, Sébastien a appris à mieux acheter bois et couvertures, en adhérant à une coop, Orcab.
Je me suis formé à son contact
Adhérent Cerfrance Côtes d’Armor depuis les débuts, Sébastien, ne tarit pas d’éloge sur Gaël le conseiller qui l’accompagne. « Quelqu’un de très humain, avec qui je suis en confiance, très réactif pour répondre à mes interrogations, quelles qu’elles soient. J’ai appris de mes erreurs, je me suis formé à son contact. Seul on ne peut pas y arriver ». Une montée en compétence, que le jeune dirigeant juge indispensable. « Aujourd’hui il faut que je sois menuisier, mais aussi commercial, RH, gestionnaire, que je maitrise la bureautique, mon environnement… ». Reste à travailler la trésorerie, nouvelle étape pour Sébastien, même s’il reconnait que ce n’est pas sa tasse de thé.
Fils de charpentier et petit-fils d’affuteur de lames, il adore son métier. La menuiserie, les maths, la géométrie, c’est son truc depuis longtemps. Très vite, il trouve sa clientèle, accumule les commandes dans le bassin de Loudéac. « Je faisais énormément de pose, passait beaucoup de temps à établir des devis, le métier n’était pas satisfaisant à mon gout ». Et pas très rentable, malgré les heures passées.
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