Dans le cadre de ses missions, un salarié peut être amené à conduire un véhicule dont l’utilisation nécessite un permis de conduire. La possession de ce dernier peut même être une condition indispensable aux fonctions du salarié. Suivant la situation, quelles précautions, l’employeur doit-il prendre au moment du recrutement et durant la relation de travail ?
Lors de la phase de recrutement, il est possible de demander au candidat, avant l’embauche, de justifier la possession du permis de conduire. Cette possibilité n’est offerte que si le permis de conduire est indispensable au poste proposé. En effet, les informations demandées à un candidat doivent avoir un lien direct avec ses futures fonctions.
Pour plus de sécurité, il est même conseillé de ne pas se contenter de demander l’information au candidat. L’employeur doit exiger que le candidat montre au recruteur l’original de son permis. Une copie n’est pas suffisante. La copie peut être ancienne et le candidat peut être en suspension de permis depuis. Si l’employeur s’est contenté d’une information orale du candidat, il sera plus compliqué de le licencier s’il s’avère que le permis est suspendu.
Si l’employeur peut exiger du candidat de montrer son permis de conduire, il n’est cependant pas habilité à exiger que le candidat l’informe sur le nombre de points restant sur son permis. L’article L 223-7 du code de la route exclut explicitement l’employeur (ou le futur employeur) des organismes habilités à collecter cette information.
Une fois le candidat recruté, il est recommandé de vérifier régulièrement que le salarié est toujours en possession de son permis de conduire. En cas d’accident responsable du fait du salarié, il pourrait être reproché à l’employeur de ne pas avoir fait preuve de suffisamment de vigilances. Cette vérification vaut même si le salarié est censé informer son employeur en cas de retrait ou de suspension de son permis de conduire. Côté salarié, continuer à conduire un véhicule dans le cadre professionnel tout en dissimulant la suspension de son permis de conduire peut, selon les circonstances, justifier un licenciement.
En cas d’infraction au code de la route de la part du salarié, quelles possibilités sont offertes à l’employeur ? Si l’infraction a lieu durant le temps de travail, l’employeur pourra recourir aux sanctions disciplinaires. Selon la gravité des faits, il peut être envisagé un avertissement écrit, une mise à pied disciplinaire ou un licenciement pouvant aller, selon les circonstances, jusqu’à la faute grave (par exemple, en cas de conduite en été d’ébriété).
Par contre, si l’infraction a lieu en dehors du temps de travail, le licenciement disciplinaire n’est pas autorisé, même si l’infraction entraîne corrélativement le retrait ou la suspension du permis de conduire. Cette règle n’est cependant pas immuable. Selon les circonstances, l’employeur aura la possibilité de sanctionner si l’infraction commise en dehors du temps de travail peut être rattachée à la vie professionnelle du salarié. Ce fut le cas par exemple pour un salarié conduisant en état d’ébriété au retour d’un salon professionnel. De même, le licenciement est envisageable si l’infraction aboutit à un retrait de permis empêchant le salarié d’assurer ses fonctions (s’il est chauffeur, par exemple), sans possibilité de reclassement à un poste sans conduite durant la période de retrait ou de suspension.
Qu’il s’agisse de précautions à prendre pour s’assurer de la validité du permis de conduire du salarié ou du respect des règles du code de la route par ce dernier, le champ d’action de l’employeur est fortement lié aux circonstances de fait et aux missions du salarié. Il est recommandé de déterminer des règles de « bonne conduite », par exemple dans le règlement intérieur et, bien sûr, de traiter le risque routier dans de document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP).
N’hésitez pas à contacter votre conseiller(ère) juridique et RH afin de vous accompagner dans vos démarches.

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