Alimentation, eau, climat, énergie, biodiversité… beaucoup de préoccupations sociétales se recentrent autour des sols. Les objectifs de « neutralité carbone » à horizon 2050 concernent le secteur agricole et en particulier le potentiel des sols à fixer une partie croissante du gaz carbonique émis par l’ensemble des activités humaines.
Le sol, principal réservoir de carbone de la planète
L’agriculture émet du Co2 au travers de l’élevage mais aussi des productions végétales. Elle dispose cependant, grâce aux sols, d’un potentiel à capter et stocker du carbone.
Les matières organiques, végétales, animales, c’est-à-dire vivantes ou issues du vivant contiennent du carbone. Les sols stockent ou déstockent du carbone sous l’effet des activités humaines et du climat. Ils contiennent des stocks très variables selon leur historique géologique et agronomique mais l’addition de ces surfaces constitue un enjeu commun : capter, piéger séquestrer plus encore de Co2.
Stocker du carbone : Photosynthèse et biomasse végétale
Pour bien appréhender la place de l’agriculture dans ce sujet d’actualité, il n’est pas inutile de rappeler comment les sols captent et potentiellement stockent du carbone.
La production de végétaux grâce à la photosynthèse est le mécanisme fondamental de collecte du Co2, carbone oxydé de l’air, en carbone réduit, source d’énergie pour le sol et les être vivants. En résumé, la biomasse végétale capte du Co2 et plus on fait de biomasse plus on capte…
Le potentiel de nos sols à capter et stocker du carbone est donc intimement lié aux pratiques agricoles que l’on va y développer. Assez logiquement des démarches de contractualisation « de stratégies bas carbone » entre structures privées et agriculteurs se développent actuellement dans le but de mettre en œuvre, contre rémunération, des pratiques agricoles susceptibles à la fois de réduire les émissions de Co2 mais aussi de stocker plus de carbone dans les sols.
Identifier les leviers mobilisables pour stocker du carbone
Augmenter la fixation de carbone, on l’a vu, passe par la biomasse. Dans ce contexte on doit chercher à optimiser la couverture de sol par l’implantation précoce de cultures intermédiaires et l’augmentation des cultures semi -pérennes, ou pérennes dans les assolements. Ne pas négliger non plus la biomasse des zones intercalaires (haies, agroforesterie…).
Le choix des cultures, le mode de gestion des pailles et résidus, la nature et la fréquence des amendements organiques ont également un effet important sur l’évolution de stock de carbone dans le sol à moyen /long terme.
Enfin la réduction de travail du sol est une source incontestable de diminution des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES). Si sa contribution nette au stockage du carbone dans le sol est aujourd’hui remise en cause (effet net sur la concentration en surface, mais pas sur le stock), sa place dans les stratégies agronomiques bas carbone reste légitime.
Par l’intermédiaire de leurs surfaces les exploitations agricoles ont un potentiel à stocker du carbone pour contribuer à la captation du Co2 et constituer demain une source de rémunération complémentaire. Mais avant de s’engager, il convient de bien apprécier la compatibilité des mesures de captation à développer, avec les impératifs techniques et économiques des activités agricoles déjà existantes.
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