Le constat est sans appel : le temps de la croissance annuelle à deux chiffres de la filière bio en France est révolu et les volumes peinent à trouver preneur. Avec moins de nouveaux producteurs, moins d’offre dans les rayons alimentaires, la filière cherche désormais un nouveau souffle.
Le consommateur est inconstant. S’il conserve plutôt une bonne image du bio (produit de qualité, bon pour la santé), il l’associe aussi à une alimentation chère venant parfois de “l’autre bout de la planète”. Dans un contexte d’adaptation des modes de consommation, la bio a incontestablement cédé des parts de marché à des productions agricoles alternatives qui ont souvent communiqué sur la proximité, la production raisonnée… Ces allégations semblent suffisantes aujourd’hui, pour emporter l’adhésion des consommateurs.
La baisse d’attractivité du bio a entrainé un autre phénomène qui amplifie la crise : le déréférencement. La réduction de l’offre dans les GMS contribue à amplifier la baisse de consommation de produits certifiés.
Ré-investir le terrain de la communication
Face à la profusion des labels et autres signes de qualité, communiquer sur la différence entre les autres modes de production et la bio apparait nécessaire : lien au sol, autonomie, saisonnalité, préservation des ressources et biodiversité, et une dimension “locale” incontournable.
Cette notion de proximité entre la production et la consommation est devenue aussi importante et plus lisible que les garanties portées par le label AB. Quand la bio est locale, elle ne doit pas oublier de le faire savoir !
Bio : Le paradoxe attrait /marché
La France a perdu 100 000 exploitations agricoles en 10 ans. Dans le même temps, le nombre de fermes biologiques a augmenté pour atteindre les 60 000 en 2022. Avec 10 % du territoire agricole Français et malgré la crise actuelle, la filière conserve une attractivité certaine. Les collectivités locales et l’Etat appellent toujours au développement de nouvelles surfaces avec une priorité aux conversions. La conviction de nombreux porteurs de projets en AB semble ne pas fléchir elle non plus.
Le débat divise sur la stratégie à tenir : encourager de nouvelles conversions ou stopper temporairement le développement de l’activité pour soutenir les producteurs déjà en place. Certains appellent aussi à repenser le développement de l’agriculture biologique : exit l’angle simple de la production de denrées alimentaire, place à un modèle agricole mieux rémunéré pour ses “externalités positives” sur l’environnement.
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