Cipan, cive, engrais vert, dérobées, plantes de service… les couverts végétaux regroupent une diversité de qualification mais aussi d’usages.
Apparus dans le paysage agricole breton sous l’effet des règlementations sur l’azote, les cultures intermédiaires ont progressivement évolué vers une diversification des espèces et des valorisations. Si les contraintes règlementaires qui encadrent leur gestion restent fortes, les bénéfices agronomiques et environnementaux associés sont considérables.
Couverts végétaux : Progrès agronomique majeur
La généralisation des couvertures de sols en Bretagne à inciter agriculteurs et techniciens à adapter progressivement la nature des espèces végétales des couverts pour répondre à des problématiques agronomiques et économiques plus globales.
On reconnait aujourd’hui les nombreux bénéfices des couverts végétaux : piégeage de l’azote et, recyclage des minéraux du sol comme le phosphore, protection contre l’érosion, structuration racinaire, stockage du carbone, protection de la pédofaune, régulation hydrique … la liste est longue.
Comme dit l’adage, la nature à horreur du vide et Le sol étant un formidable réservoir de graines, prêtes à germer dans toutes les conditions, implanter un couvert végétal c’est prévenir le développement spontané des flores adventices.
D’un point de vue agronomique, il est aujourd’hui communément admis que laisser un sol nu l’hiver, outre l’aspect réglementaire, constitue un manque à gagner et que l’investissement dans un couvert hivernal adapté au contexte de la parcelle est économiquement pertinent. Dans certaines exploitations agricoles le couvert est désormais une culture à part entière, qui apporte par un supplément de biomasse végétale, des contributions directes ou indirectes très significatives.
S’adapter au contexte
Respecter l’injonction réglementaire à couvrir les sols en hiver, composer avec l’aléas climatique et choisir les meilleures espèces selon ses objectifs relève parfois du casse-tête, mais la diversité des familles végétales de couverts autorisés est assez diversifiée pour trouver des solutions techniques dans la majorité des situations. 20 ans après le début de la mise en œuvre des couverts réglementaires en Bretagne, la connaissance du comportement et des atouts et contraintes des principales espèces est désormais assez bien connue.
Bien sur le couvert végétal idéal n’existe pas et le choix d’une ou plusieurs espèces associées est affaire de compromis Afin de retenir les meilleurs combinaisons végétales il convient de prendre en compte à minima : le cadre réglementaire (date et mode d’implantation/ destruction), le système de culture en place (volet sanitaire), les objectifs techniques (CIVE, dérobée, CIPAN…) mais aussi les types de sols, l’occurrence du gel, la récurrence certains bioagresseurs (limaces, taupin…) le temps disponible pour la mise en œuvre…
Gérer le cycle végétal du couvert
Les questions relatives à la gestion des couverts sont également prépondérantes dans le choix des espèces à implanter : de manière générale on conseille plutôt des semis et des destructions précoces (dans la limite des dates réglementaires). L’objectif est de faire de la biomasse en fin d’été et incorporer rapidement le couvert pour ne pas pénaliser la culture suivante au printemps. La facilité de destruction est un critère à considérer. La montée en graines est aussi un repère de gestion technique important ; on estime généralement qu’un couvert végétal atteint son optimum agronomique à la floraison. Passé ce stade, les risques sanitaires liés à la grenaison, à l’effet dépressif sur les cultures suivantes augmentent et il conviendrait idéalement de stopper son développement. Dans cette perspective le choix d’espèces végétales sensibles au gel et aux interventions mécaniques légères comme le roulage est à privilégier.
Optimiser la couverture des sols entre les cultures est un impératif règlementaire, technique et environnemental. Les bénéfices directs et indirects générés par ces couverts sont largement supérieurs aux contraintes dans une immense majorité des situations. Le panel d’espèces végétales actuellement disponible pour couvrir les sols est assez diversifié pour s’adapter à un contexte réglementaire, économique et climatique instable. Semer la bonne espèce à la bonne date c’est l’assurance de tirer le meilleur profit d’une culture intermédiaire
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