Les nouvelles technologies ont transformé notre quotidien. S’il est vrai que nous ne nous passerions plus de nos réfrigérateurs, qu’en est-il de nos produits high-tech ultra pratiques, de nos appareils électriques ou à moteur ?
Nous sommes entrés dans l’ère du digital, de la mécanisation et de la (sur) consommation. Et si l’émergence de nouveaux modes de vie nous invitait à devenir plus sobre ? De la high-tech à la low-tech, il n’y a qu’un pas… Les initiatives sont nombreuses (1) et visent différents domaines : énergie, alimentation, agriculture, mobilité, déchets, matériaux.
La recherche de sobriété et de performance
Avec près de la moitié des projets dans le monde, le domaine de l’énergie fait office de véritable laboratoire low-tech. Avoir recours aux énergies renouvelables comme le vent, l’eau, le soleil, l’effort humain ou animal, est une véritable alternative à la surconsommation et à l’utilisation des énergies fossiles. Les exemples sont nombreux, mais ils restent actuellement principalement d’usage domestique : panneau photovoltaïque, éolienne, installation de biogaz, traction animale, four solaire… Seuls quelques entrepreneurs ont fait le choix des technologies « douces » car elles aboutissent à une complète transformation des produits et de l’organisation du travail.
Les entreprises qui entament une démarche low-tech doivent répondre non seulement aux enjeux de la durabilité mais bien évidemment à ceux de la rentabilité. Prenons l’exemple de Lionel Louasil, artisan meunier que nous avons interviewé pour le magazine Gérer pour Gagner n°65. Il a souhaité conserver les machines historiques du moulin de Roudun pour produire sa farine. Sa démarche illustre parfaitement la recherche de sobriété par la réduction de son empreinte carbone et de sa consommation d’énergies fossiles, mais n’a pas été mise en œuvre sans difficultés. Le déficit de pluviométrie l’a obligé à repenser son modèle et à installer des panneaux photovoltaïques pour compenser le manque de production d’énergie hydraulique : des technologies douces, vectrices de performance.
Une réponse aux nouvelles réglementations
Le transport représente à lui seul près de 22 % des émissions de gaz à effet de serre. De nombreuses métropoles s’interrogent : comment se déplacer moins et mieux. Si elle est parfois plus difficile à mettre en place dans nos campagnes, la mobilité douce est une réponse aux nouvelles réglementations d’accès en ville.
Le vélo est, par nature, un bel exemple low-tech : doté d’une faible empreinte carbone, il est financièrement accessible et facilement réparable. Les entreprises de livraison à vélo se multiplient à raison : stationnement facilité et gratuit, gain de temps, pas de nécessité d’obtenir le permis de conduire. Du simple vélo équipé d’un top-case au vélo cargo utilitaire, les concepteurs débordent d’ingéniosité pour répondre aux besoins des consommateurs et des entreprises. Ce nouveau mode de déplacement est une bonne démonstration de frugalité et accorde à la low-tech une place de choix dans la gestion des transports.
Réparer, réemployer, économiser
Obsolescence programmée : une expression bien connue de chacun d’entre nous et qui invite à s’interroger, à prendre le contre-pied d’une société surconsommatrice. Les pouvoirs publics l’ont entendu. Avec la mise en place des filières à responsabilité élargie des producteurs (REP – voir encadré p.19), et du bonus réparation électroménager à destination des particuliers, l’objectif est clairement défini : privilégier la réparation, le réemploi, le recyclage au remplacement des produits, et ce, dans la majorité des secteurs d’activité.
La législation et les nouvelles aspirations des consommateurs poussent les entreprises à revoir leur modèle de développement commercial ; pour preuve, le développement du marché de la seconde main estimé à 7 milliards d’euros en France (2). Au-delà des aspirations de sobriété, l’achat de produits d’occasion apparaît comme une possibilité de continuer à consommer dans un contexte de forte inflation. Par là même, nombreux sont les tutoriels à fleurir sur la toile pour tout réparer, bricoler.
Écocentres et associations proposent également des ateliers ou stages visant à présenter des techniques d’écoconstruction, de gestion de l’eau et de traitement des déchets.
Et se nourrir low-tech
Produire ses fruits et légumes, cuisiner à l’aide d’énergies renouvelables, des initiatives positives mises en œuvre par quelques-uns depuis de nombreuses années, mais qu’en est-il des grands acteurs du secteur de l’alimentaire ? Agriculteurs, industriels et grande distribution peuvent-ils s’entendre sur ces nouvelles tendances ? Oui, certainement. Ils se sont engagés dans cette voie. Qualité des produits, diminution des intermédiaires, zéro déchet, distribution des invendus alimentaires… des actions qui laissent entrevoir une véritable prise de conscience de la part des acteurs du marché de l’alimentation pour répondre aux nouvelles aspirations de l’ensemble des « ConsommActeurs ».
1. Annuaire des initiatives low-tech sur le site lowtechlab.org
2. Conso : Les chiffres qui montrent le succès du marché de l’occasion
Comments are closed.